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Vacances : campagne, mer ou montagne ?

C’est l’été pour nous et les bébés ! Que ce soit l’heure ou non du départ en vacances, les livres constituent déjà un voyage, une respiration, bienvenu(e) pour prendre l’air de la mer ou de la montagne. A commencer par ces quatre nouveaux titres :

Au menu de cette chronique, des histoires et des documentaires :

Des histoires d’abord ! Commençons avec la nouvelle aventure joviale de Croc, le croco-perso de Lucie Phan en format carré tout-cartonné (que nous avions déjà rencontré et chroniqué ici, souvenez-vous) : cette fois Croc séjourne à la mer et s’adresse aux bébés lecteurs pour jouer avec lui, lui expliquer ce qu’il aime faire à la plage, lui demander à son tour ce qu’il aime, ce qu’il pense de ceci ou de cela, jusqu’à ce qu’il rencontre une amie fièvre et se transforme en adorable… SURPRISE !… MONSTRE DES MERS ! Poursuivons avec Montre-toi montagne ! qui met en scène la découverte de la montagne par une petite fille Jana, qui s’en fait toute une montagne ! Page après page, image après image, Jana imagine puis découvre à son tour, sous la brume, puis sous un soleil radieux, l’époustouflant paysage des pics et sommets.

Des documentaires ensuite, pour explorer la faune et la flore dès le plus jeune âge. Marie-Noëlle Horvath signe, avec L’imagier des fleurs sauvages, le pendant et complément à son Imagier des fleurs du jardin (chroniqué ) : on y découvre, dans un tout-cartonné de toute beauté sentant à nouveau bon la toile de jute, les morceaux de tissus découpés, assemblés, collés, les textiles en volumes, mariés aux multiples et agréables odeurs & couleurs des fleurs qu’on croise en chemin dans les forêts, campagnes et montagnes… Voici voilà : la violette, la pâquerette, le trèfe, la bourrache, la chicorée, l’edelweiss, la moutarde des champs, la digitale, le coquelicot, le perce-neige, le lys martagon, le fenouil de montagne, le bleuet, l’adonis d’été, le bouton d’or, le muguet, le serpolet, l’ail des ours, l’églantine, la véronique petit-chêne, le pissenlit ! Et qui vole au-dessus des fleurs d’ici et d’ailleurs ? Entre-autres, des petits papillons, héros du nouveau titre de la collection Eveil Nature des éditions Ricochet : oui, eux-mêmes, Les P’tits papillons ! « Matin d’été au jardin, le papillon prend un bain de soleil. Il se réchauffe avant de s’envoler Il se pose sur une fleur, déroule sa petite trompe et, comme avec une paille, aspire le nectar, un sirop sucré. » L’ouvrage explore le rôle des dessins sur les ailes de papillons, source de protection, et comment les papillons replient leurs ailes la nuit pour rester discrets, à l’abri. A quoi servent aussi leurs antennes, comment ils s’accouplent et font des petites chenilles qui se métamorphoseront bientôt à leur tour en papillons !

Bonnes vacances les bébés lecteurs, et belles lectures estivales riches en aventures & découvertes !

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Livres en fleurs

Par ce grand beau temps, la BBthèque vous présente deux livres 100% fleuris pour les tout-petits, en librairie maintenant – car non seulement c’est le printemps, mais c’est aussi la fête de la librairie indépendante aujourd’hui :

  • Petite pousse de Sophie Vissière, aux éditions Hélium
  • L’imagier des fleurs du jardin de Marie-Noëlle Horvath, aux éditions La Joie de lire

Petite pousse

de Sophie Vissière

On commence par un livre qui fera un cadeau de naissance parfait pour un bébé né au printemps ! Petite pousse est écrit et illustré par une amoureuse de la nature, Sophie Vissière qui avait déjà consacré un somptueux album au potager d’une certaine Alena. Dans ce nouvel album, mettant à l’honneur les fleurs et les humains qui en raffolent, le soleil est au rendez-vous pour une journée de découvertes dans un jardin en floraison.

Le livre, tout cartonné, se lit en tournant les pages de bas en haut, dédiant une belle part de sa surface au sol et à la terre nourricière d’une part, au soleil et aux nuages d’autre part. Une famille, l’air réjoui, se promène et observe cette terre qui évolue à chaque instant : un papa et ses deux enfant, non ses trois petits avec ce bébé de moins d’un an qui apparaît là, marchant à quatre pattes entre deux buissons fleuris.

Le livre se donne à lire en plusieurs séquences de trois double pages. Elles commencent toutes avec une formule de circonstance inscrivant ces moments comme précieux, uniques : « Certains matins de printemps… » A tour de rôle, les enfants repèrent à terre une nouvelle fleur, sur laquelle Sophie Vissière opère comme un zoom des plus réussis, chaque illustration, fleur comprise, étant réalisée grâce à des pochoirs maison et à une palette de couleurs délicate et nuancée. La fleur est ainsi, sur toute la dernière double page de la séquence, dévoilée, complètement déployée. Rayonnante, ouverte. Chaque fleur trouvée devient un présent pour l’un des enfants : une fleur rouge, pavot, pour le garçon, à l’image de la couleur vive de sa salopette ; une fleur bleue, pensée, pour la fille, aux couleurs de son pantalon.

Il y a les fleurs écloses ou en train d’éclore, et puis il y a les petites pousses, comme ce troisième enfant, ce bébé, qui apparaît en mouvement dans ce paysage et que le papa saisi dans ses bras tout là-haut. Quelle fleur pour ce bébé-là ? Un pissenlit pardi ! Tout rond, tout doux. On souffle ? C’est parti ?

PS : ce livre est brillamment fleuri jusque dans sa couverture (un bébé jouant avec une fleur presque aussi grande que lui) et sa quatrième de couverture (imagier condensé des fleurs à observer dans le livre : acanthe, jonquille, hortensia, fleur de pommier, pivoine, pavot, pensée, arum et… pissenlit) !

L’imagier des fleurs du jardin

de Marie-Noëlle Horvath

Dans la BBthèque, on aime beaucoup le travail de Marie-Noëlle Horvath : des ouvrages en papier / tout cartonnés qui sentent bon la toile de jute, les morceaux de tissus découpés, assemblés, collés, les textiles en volumes, ici mariés aux multiples et agréables odeurs des fleurs !

Voici ainsi un imagier, très fourni, des fleurs, connues et moins connues, qui permet dès le plus jeune âge de poser des mots sur ces merveilles de la nature, d’identifier quels fleurs on peut trouver ici et là en se promenant hors de chez soi.

Ce livre permet aussi d’éveiller à la nature où que l’on soit, pourvu qu’on ait ce livre en main : observer ces fleurs de tissu, de papier, qui semblent si vivantes, comme un catalogue, une mini-encyclopédie ; écouter, répéter, dire et/ou lire les noms de fleurs, ils résonnent comme des mots, des formules magiques, aux formes et aux couleurs uniques. Une primevère. Un crocus ! Un mimosa. Un myositis… Une jonquille, une tulipe ; une lavande, un forsythia !

Au total, ce livre, dont l’idée a germé pendant le printemps dernier, à l’heure du confinement généralisé, présente vingt-quatre fleurs. Un trésor de livre, un bonheur de fleurs en tissus et papiers, pour les tout-petits comme les grands.

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Tous emmitouflés, un livre tricoté

Il continue de faire froid, la BBthèque poursuit donc son entreprise de chroniquer des livres de saisons ! Après L’imagier de l’hiver, voici ainsi Tous emmitouflés, de Marie-Noëlle Horvath aux éditions La Joie de Lire :

Tous emmitouflés

Cet album tout-cartonné & muet présente, sur chacune de ses doubles pages, des dessins d’animaux coloriés gris-noirs sur lesquels sont posés des morceaux de tricots de laine (rouge, pour les réchauffer mieux encore en pensée) adaptés à la physionomie de chacun : une longue couverture pour un long chien, une écharpe bien enroulée pour la girafe, une pelote de laine pour la chat, une chaussette dans laquelle se glissera le serpent, des moufles pour les pinces du crabe, un bonnet pour la bosse du dromadaire, des noeuds pap’ ou barrettes pour les manchots, un pull pour notre cousin le singe, un fil rouge où poser les pattes d’hirondelles, une cagoule pour l’hippopotame, un bavoir pour monsieur le cochon, des gants pour les bois du cerf…

Super, mais voilà que le stock de laine est vidé, et notre mouton à la belle toison noire et rouge en page de couverture se retrouve à présent, à la toute dernière page, bien dégarni ! D’un morceau de laine l’autre, tous les personnages de l’histoire sont reliés par un fil rouge qui créé du lien, tiédit et unit les uns et les autres, grâce au don du mouton ! Un album pour les tout-petits qui dit l’origine de la laine, et qui illustre aussi fort à propos l’expression : déshabiller Paul pour habiller Pierre. Heureusement, le Paul de l’histoire, petit mouton, verra à nouveau sa toison pousser sous peu… et la lecture pourra ainsi recommencer…

Des extraits de ce très beau & accessible tout-cartonné à découvrir ici.

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Ailleurs, au même instant…

« Quelque part sur Terre, un enfant ouvre un livre. Au même instant… » : comme un livre de voyage, on le lit et on se promène à travers les pages ?

Marmot*thèque

« Quelque part sur Terre, un enfant ouvre un livre. Au même instant… », ainsi débute l’album Ailleurs, au même instant… de Tom Tirabosco, paru pour la première fois en 1997 et réédité cette année aux éditions La Joie de lire.

« Quelque part sur Terre, un enfant ferme un livre », ainsi se clôt ce même album, représentant un autre enfant, un autre environnement.

Que s’est-il passé à ce même instant, pendant ce temps de lectures d’enfants ? Au même instant, répondent les enfants lecteurs après la lecture du livre de Tom Tirabosco : une baleine meurt, un enfant arrive en retard à l’école, un renard s’enfuit, une hirondelle s’envole, un hérisson traverse une route, une poire tombe d’un arbre, un poisson mange un autre poisson, un chewing-gum s’accroche à une chaussure, une mouche se pose sur le ciel, un monsieur s’ennuie, un lièvre s’abrite du vent, des feuilles d’un…

Voir l’article original 311 mots de plus

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Sur les traces d’un camion poubelle !

Une fois n’est pas coutume, la BBthèque propose aux jeunes lecteurs de s’intéresser à la gestion des déchets, en suivant le parcours de deux éboueurs dans leur camion poubelle, avec le livre suivant, imprimé sur du papier FSC issu de sources responsables, et signé Max Estes, auteur-illustrateur américain ayant élu domicile à Oslo, aux éditions La Joie de lire :

Le camion-poubelle

C’est l’histoire de Simon et Oskar : « Salut ! » nous disent les deux héros du récit au début du livre.

« La ville dort encore quand ils partent au travail ».

Les jeunes lecteurs vivent ainsi une journée de travail de ce duo d’éboueurs : le rassemblement du matin pour prendre connaissance des tâches qui les attendent, le café pour bien se réveiller, la sortie du garage à camions, le passage à la pompe pour faire le plein de carburant, puis le top départ pour sillonner la route et relever les déchets, le partage des tâches entre celui qui conduit et celui qui monte, descend, se met de côté, vide les poubelles, puis, quand le jour se lève, direction la déchetterie où les déchets sont pesés….

Le programme de la journée vaut quelle que soit la saison, la météo : les éboueurs sont toujours au rendez-vous pour accomplir leur mission ! Tout n’y est pas rose loin de là : « éboueur est un métier où on est confronté non seulement au danger, mais aussi à la saleté ».

Mais Simon et Oskar sont très investis dans leur métier et s’intéressent de près à la vie des déchets : ils connaissent bien le tri et la chaîne du recyclage, très bien expliqués dans cet ouvrage ; ils font parfois des trouvailles parmi les détritus : ce que d’aucuns jettent pourraient bien faire le bonheur d’autres (de l’élastique en quantité, un pantalon en bon état… ou encore un nounours égaré !)… Donnant à entendre qu’il est peut-être préférable de donner plutôt que de jeter.

L’album se fonde sur une graphisme naïf, sensible et doux, rétro et moderne à la fois, signifiant que la problématique abordée est intemporelle. Les illustrations et le texte s’attachent à mettre en lumière, à rendre visible une profession de l’ombre pourtant ô combien indispensable, à retracer son sens et à traduire l’investissement humain de celles et ceux qui s’y emploient.

Un livre d’utilité publique, tout simplement, à mettre entre les mains de tous les enfants, et de tous les grands.