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Protéger nos mers et océans

Par ces fortes chaleurs, on pense eau, on rêve eau, on nage eau, on boit eau… C’est donc un moment opportun pour vous présenter deux très beaux livres à découvrir dès le plus jeune âge sur une thématique d’une grande importance sur le plan environnemental : la protection des mers et océans ! Voici ainsi :

Mon premier s’inspire d’une célèbre comptine, en en reprenant les mots et en représentant parallèlement un(e) enfant à imperméable jaune, qui s’imagine à bord d’un bateau nommé Greta, clin d’œil à une jeune figure marquante de la défense de l’environnement. La faune maritime est extrêmement riche et il fait bon voguer sur l’eau & pêcher quelques poissons ! Mais les bateaux se multiplient et prennent toute la place, les pratiques de pêche, de raisonnables, deviennent épouvantables, avec des conséquences néfastes sur les fonds et l’habitat marin. L’illustration de ce drame vivant fait couler les larmes de l’enfant tandis que les paroles de la comptine se dotent d’un message nouveau, informant de l’urgence à cesser les pratiques destructrices de pêche industrielle intensive. Le livre se termine sur une double note d’espoir : le fantasme d’un poulpe géant mettant fin à la toute puissance des gros bateaux d’une part, le descriptif pragmatique et réaliste d’actions simples pour s’opposer aux méthodes de pêche écocides d’autre part !

Mon second est gris. Enfin, au tout début et à la toute fin, sur les pages de garde, il est coloré. Très coloré. Au début : la faune et la flore des océans, de mille et une couleurs ! A la fin : des produits de la consommation humaine, attrayants, en début de décomposition toutefois après consommation : ces déchets (aur)ont pour effet de détruire la vie dans les eaux. Entre les deux, l’ouvrage lui-même et la terrible histoire, grise, noire, qu’il met en scène, miroir de la pollution dont l’océan est aujourd’hui l’objet. Le récit, magistralement muet, traduit en images un monde aquatique en décomposition. D’abord une cannette jetée à l’eau, vers laquelle les poissons, encore nombreux, se dirigent comme intrigués par cette intruse. Puis l’accumulation d’objets usagés et non recyclés : un coton-tige, un masque chirurgical, une boîte à sardine, une bouteille en plastique (et même deux, trois, quatre, cinq… !), un tampon hygiénique, une brosse à dent, un ticket de métro, une chaussette, une fourchette, une pile aussi sans doute.. La mer n’est plus habitée par des baleines, des algues, des poissons : elle n’est plus que poubelle. Piscine à déchets dont le temps de décomposition s’inscrit dans une durée longue, longue, auquel l’ouvrage sensibilise par l’image comme par quelques données chiffrées qui viennent éclairer et clore la parabole et leçon de vérité : « Il faut 4 semaines à du papier toilettes pour disparaître. 6 mois à une allumette. 5 ans à une chaussette. 12 ans à une cigarette. 500 ans à une cannette. Et à une pile, l’éternité. » Un ouvrage fort pour montrer le danger encouru. L’image de la fin est géniale : montrer le monde d’après (celui qui adviendrait si on continuait sur la tendance actuelle) comme une scène d’horreur avec des poissons zombies évoluant dans une déchetterie aquatique, touche finale pour mobiliser et faire évoluer tant que faire se peut les gestes de tout un chacun.

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Faire de la pouet, ça nuit aux mouettes

La BBthèque vous présente aujourd’hui le nouveau et excellent livre de Claire Garralon :

Pouet !

de Claire Garralon

aux éditions MeMo

Bleu l’horizon, bleu le ciel, bleue la mer, paysage d’apparence idéale, avec des mouettes en plein vol qui, agitant leurs ailes, semblent se saluer gaiement « mouet ! mouet ! mouet ! ». Tout à coup, pirouette et non cacahuète, une ombre au tableau, et non des moindres : une mouette, depuis les cieux, entend au sol un autre son, un cri dénaturé : « pouet ! ». Inquiète, elle se pose et rejoint l’oiseau émetteur de cet étrange bruit. Il semble mal en point. Elle lui demande comment il va, ce qu’il se passe. Michel, la mouette abîmée (patient zéro ?) s’exprime avec difficulté, se contentant de quelques mots et prononçant tous les « m » comme des « p » et tous les « p » comme des « m » ; il parvient à expliquer à la mouette lanceuse d’alerte qu’il a mangé du pouet. Mais encore ? Branle-bas le combat sur la plage : des mouettes se donnent rendez-vous pour dresser une liste d’hypothèses sur la maladie dont le volatile échoué serait atteint. Et blablabli, et blablabla, Michel réussit à en placer une : il n’est « mas palade », à la fin ! Le problème qu’il rencontre est tout autre. Ah… mais alors, quoi ?

Trêve d’assomptions, compère crabe survient, il est un peu médecin, ou à tout le moins il garde les pieds sur terre : tout de suite, il a l’idée d’ausculter le patient et trouve le pourquoi du comment en un rien de temps. Cette pauvre mouette avait avalé du… « mastic » !? Du plastique ! Une bouteille de plastique ! Qu’elle réussit, triple ouf, à extirper de son bec. Berk ! La tribu des mouettes se penche sur l’origine du mal « Oh ! du plastique ! » et la collectivité en présence de dresser deux bilans/conclusions de la situation : premièrement, « Il faut faire attention, il y en a plein l’océan » ; deuxièmement : « C’est bizarre, l’océan n’est pourtant pas une poubelle ? »

A travers cet album aux belles et rieuses sonorités, aux personnages expressifs disposant de caractères bien trempés, et à un graphisme qui donne envie de voir les mouettes voler et nager en bonne santé, Claire Garralon sensibilise les enfants dès le plus jeune âge aux gestes simples à pratiquer au quotidien pour ne pas mettre les autres en danger : ni les mouettes, ni les crabes, ni tout autre être vivant qui pourrait pâtir, mourir, de l’irresponsabilité de l’humain. Une simple bouteille en plastique, laissée sur le sable, porte atteinte à la santé d’un être vivant (une pensée pour Michel, les enfants). Et regardez ! elles sont nombreuses en fait, ces bouteilles, dans le paysage, en voilà une autre qui flotte dans l’eau à la toute fin de l’album… la mouette qui la regarde court à son tour un danger du même ordre.

Du point de vue des mouettes, comme des jeunes lecteurs vers qui l’une des mouettes tourne le regard sur la dernière double-page, la leçon à tirer est limpide : l’océan n’est pas une poubelle ; la nature non plus. Un album à la plage et à la page de l’agenda responsabilité écologique de toute une chacune, tout un chacun, à lire et relire avec des tout-petits et des plus grands. Quelques extraits pour vous donner l’eau à la bouche ici : http://www.editions-memo.fr/livre/pouet/ !

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Esprit es-tu là ?

La BBthèque vous donne rendez-vous aujourd’hui avec le monde des esprits, qui se présente à vous en trois dimensions grâce au talent de Dominique Erhard et Anne-Florence Lemasson, auteurs du livre pop-up Esprit es-tu là ? paru aux éditions Les Grandes Personnes cet automne.

Esprit estu?

Dominique Ehrhard & Anne-Florence Lemasson

Ce livre, original et extrêmement bien conçu, s’adresse directement au jeune lecteur à la 2e personne, pour introduire chacun des esprits qui va lui être présenté : par exemple, et pour commencer, « si ta nuit est peuplée de démons et de bêtes effrayantes, si tu as peur à la tombée du jour, le soir, dans le noir, alors appelle-moi… » Qui, toi ? Moi, qui occupe telle ou telle fonction, qui a telle ou telle caractéristique. Moi qui suis… Pour découvrir qui, les jeunes lecteurs tournent la page et découvrent une vue de l’esprit, hihi, si littéralement : une représentation matérielle, en volume, de l’esprit ainsi invoqué par le lecteur, ainsi que son nom et l’élément qui lui est associé, ici, pour commencer, MONGWU le hibou !

A chaque émotion/sensation, un esprit. La peur (du noir) ? Mongwu le hibou qui voit de nuit ! La colère ? Hemis la pluie qui te lave l’esprit ! Le sentiment d’être tout faible, tout petit ? Kwahu l’aigle qui te permet de prendre de la hauteur ! La tristesse associée à un sentiment d’abandon ? Sowi Ingwa le cerf qui t’accueil en ses bois ! Le bonheur, la joie ? Tawa le soleil qui comme toi resplendit ! Voici en vidéo un aperçu du beau défilé d’esprits protecteurs que tu peux ainsi convoquer :

A la fin de ce très beau livre documentaire, vous saurez en outre tout sur son origine : par votre lecture, vous avez fait connaissance avec des poupées kachinas, statuettes offertes aux enfants au sein de la communauté des Indiens du Nouveau Mexique et d’Arizona, partie intégrante de cérémonies rituelles pour vivre en harmonie avec la nature dès le plus jeune âge. Bonne lecture, bon voyage !

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Un œil attentif sur le monde

La BBthèque aujourd’hui vous invite à ouvrir l’œil, tendre l’oreille et à plonger jusqu’à trouver le petit détail qui fait tout ! Oui, et pour ce faire, d’abord, « rapproche-toi », nous dit l’auteur-illustrateur Benjamen Flouw dans son récit documenté & tout cartonné publié aux éditions Thierry Magnier :

Rapproche-toi

de Benjamin Flouw

Une voix te parle et te hèle, cher bébé lecteur : elle va te guider, au fil des pages, de l’infiniment grand (l’univers) vers l’infiniment petit (un minuscule être vivant).

Mission 1 : repérer la planète Terre dans l’univers.

Mission 2 : se repérer sur aide pour pouvoir répondre à un appel au secours, remonter le fil de l’eau, la mer, la rivière ; puis la ville, les rues, le parc, et au sein du parc, le gros chêne. Oui ! Et ?

Mission 3… On a regardé dans les airs, il est temps, maintenant, d’avoir les pieds sur terre, de se montrer aussi grand que terre à terre. Scrute le sol, là où des gens ont peut-être pique-niqué. Youpi, tu l’as trouvé ! La petite abeille coincée dans la bouteille en plastique laissée en plan par des humains peu soucieux de la planète. Tu la libères ? Merci !

PS : au passage, tu peux jeter la bouteille dans une poubelle aussi, ça fera aussi du bien à la nature !

Un petit bijou de découvertes du monde associées à une sensibilisation active à la protection de l’environnement : tous les gestes comptent, de l’infiniment petit à l’infiniment grand.